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Fils de terrassier, Édouard Grisel passe une bonne partie de son enfance sur les chantiers. En 2003 il rentre à l’École Supérieure des Ingénieurs des Travaux et de la Construction de Cachan. Après avoir assimilé l’ingénierie structurelle, thermique, fluide, etc. il oriente son master sur le Patrimoine. Au sein du CAUE de Saint-Lô, il réalise son Mémoire de Fin d’Études sur le bâti ancien de la Manche et la manière de le réhabiliter. Ses recherches sur les techniques de restauration l’initient à la construction écologique.
Son « Bac+5 » en poche, Édouard remet en question sa place dans le monde du BTP. Attaché à l’échelle humaine de l’entreprise familiale, il refuse le débouché classique des grandes firmes du bâtiment. En même temps, il se désole de voir le cloisonnement Ingénieur structure/Architecte/Économiste/Thermicien, etc. portant atteinte à la qualité du projet. Afin de laisser cheminer sa réflexion sur un modèle alternatif, il suit la formation pour artisan du patrimoine bâti et de l’éco-construction au Greta de Coutances. Cette année de maçonnerie pierre et bauge, enduits, taille de pierre, construction paille, etc. révèle sa passion pour l’artisanat. Il s’investit alors dans les chantiers participatifs de l’association Pierre & Masse dont il prendra la présidence en 2013.
« Pierre & Masse me permet d’agir concrètement : sensibiliser largement le public à la fois sur les règles de l’art de la restauration et sur la bio-construction. C’est également le site idéal pour expérimenter des techniques retrouvées ou innovantes. »
En 2021, après deux années à l’école de Chaillot, le titre d’Architecte du Patrimoine renforce la crédibilité de l’atelier sur les restaurations patrimoniales.
En 2009, L’ingénieur-artisan intègre le master de l’École d’Architecture de Val de Seine.
« Jusqu’ici mon regard sur un bâtiment était essentiellement structurel, les lignes d’effort se dessinaient sur la façade. A Val de Seine, j’ai découvert la dimension sensorielle : Proportion, Contraste, Luminosité, Chaleurs ressenties, Chromatologie. Textures, Sons, Senteurs… bien plus qu’une œuvre, le bâti est un lieu de vie. »
Il réalise son Mémoire de Fin d’Étude sur le Bien-être en architecture faisant la part du subjectif et de l’objectif dans la perception des espaces et en approfondissant les problématiques de santé (Air sain, Eau saine, Gestion des ondes, etc.)
Édouard s’installe comme Ingénieur-Architecte en 2012. Sur la lancée de ces neuf années d‘études, il poursuit toujours sa formation dans le souci de maîtriser l’ensemble de la conception pour assurer la qualité de ses ouvrages : Certification Concepteur Maison Passive, Formation Rénovation à très faible consommation d’énergie, certification ProPaille, formation bio-électricité, acoustique, qualité de l’air intérieur, pathologies liées à l’humidité, etc.
Son épouse, Laëtitia a toujours été un appui, un second regard, plus féminin, social et spirituel. Née dans une famille d’architectes, elle exerça son métier d’infirmière cinq ans avant de s’investir davantage dans l’atelier d’architecture et surtout la ferme de la Loutellerie.
L’atelier d’architecture conforte ses compétences avec de nouvelles arrivées :
.Emmanuel Savary, en 2016 : douze ans de paysagisme et une Licence Pro Efficacité Énergétique des Bâtiments et Intégration des ENR.
.Arnaud Lafort, en 2018 : seize ans d’expérience dans le monde de la pierre et un BTS d’économiste de la construction.
.Rémy Janin, en 2021 : trois ans d’expérience dans la maîtrise d’oeuvre en Monuments Historiques, un master d’histoire de l’architecture et un Bachelor de design d’espace.
Partie prenante d’associations en faveur du patrimoine et du développement durable, ils sont tous les cinq animés par les mêmes engagements, une philosophie du bon sens…
Cet idéal est devenu un art de vivre lorsqu’en 2015 Laëtitia, Édouard et leurs enfants se sont installés à la Loutellerie. L’ancienne ferme délaissée depuis trente ans est en cours de réaménagement pour accueillir les diverses activités paysannes. « Nous ne souhaitons pas nous arrêter à l’auto-suffisance et la création d’un environnement harmonieux, la véritable fécondité de la Loutellerie doit être humaine ». Tout en restituant l’anthroposystème bocagé et en restaurant le bâti, le couple et leurs enfants attachent une grande importance à la dimension d’accueil de leur projet de vie.
L’association Ars ruralis donne désormais le moyen concret d’ouvrir l’ensemble des activités du site aux personnes de tous horizons pour une journée ou plusieurs semaines